Crimes de guerre à Gaza
Un article d'Alain Joxe du 11 juillet 2009 dans Le Débat stratégique
Le rapport d’Amnesty International sur la destruction de Gaza sort à point nommé pour nourrir un dossier d’accusation mais aussi un débat général sur l’accumulation des crimes dans les guerres actuelles. L’intention criminelle (l’intention de faire subir à la population civile des pertes sans rapport avec sa participation au combat) peut être notée, des deux côtés, sans enquête. Dans le cas de la reprise des tirs de fusées Qassam, après la violation de la trêve par Israël, on constate que les fusées bricolées du Hamas visaient sans aucune précision moderne les bourgades israéliennes proches de la frontière de Gaza. Mais ce système d’armes du pauvre a produit moins de dix assassinats. Dotés d’artillerie moderne le Hamas aurait sûrement fait plus de morts et tous militaires, ce qui n’aurait pas été un crime de guerre. Les assassinats israéliens sont des massacres volontaires beaucoup plus massifs, produits des ciblages d’écoles, d’hôpitaux de tous les services publics, des destructions de quartiers entiers au bulldozer géant, ensevelissant des occupants non évacués, et enfin de la prise d’otages des habitants, voisins des appartements choisis comme postes de tir, installés par Tsahal au coeur des quartiers envahis [Lire l'article]